Château la Motte

Le site se situe sur la commune de Montfort sur Risle, dans le département de l'Eure, au sud de Pont Audemer.

Le Château la Motte est Inscrit Monument Historique depuis 1937.

942 :

Anslech de Bricquebec est le premier sire de Montfort. Personnage obscure, c'est indéniablement un descendant de Vikings dans la plus pure tradition danoise.

Cette année là, le duc Guillaume Longue Epée est assassiné en Flandre. C'est son fils Richard Sans Peur qui lui succède. Trop jeune pour régner seul, il est appuyé par un conseil de Régence.

Parmi les personnages composant ce conseil, des hommes d'influence auprès de feu le duc, notamment Anslech, mais également Bernard le Danois, Raoul Taisson et Osmond de Conteville.

1035 :

Cette année là, Hugues de Montfort, surnommé le Barbu, fait construire le premier château de pierre, l'un des plus anciens du duché.

1066 :

Hugues II de Montfort, fils du précédent, combat à la bataille d'Hastings sous le commandement du duc Guillaume le Conquérant.

Pour sa fidélité et son courage, déjà entrevu à la bataille de Mortemer (1054), il est fait châtelain de la forteresse côtière de Douvres, puis l'année suivante Connétable d'Angleterre.

1099 :

Robert de Montfort hérite de la charge de Connétable de son père et, à ce titre, dirige l'armée royale de Guillaume le Roux.

Henri Beauclerc s'empare du trône royal à la mort de son frère Guillaume le Roux en 1100. Pour Robert, c'est le début des ennuis.

Il est notamment complice des exactions de Robert de Bellême en 1102, puis en 1106, il combat à la bataille de Tinchebray, pour la cause de Robert Courteheuse, duc de Normandie.

Dans le camps des vaincus, il se voit accuser de haute félonie en 1107, puis se fait chasser de ses domaines. Il finira ses jours à l'étranger, en pélerin.

1123 :

Hugues IV de Montfort fait partie de la coalition contre le duc roi Henri Beauclerc. Marié à Adeline, soeur de Galeran de Meulan, il reste fidèle à la cause de Robert Courteheuse, emprisonné dans les geôles royales de Cardiff depuis sa défaite de Tinchebray.

Il organise, avec son beau frère notamment, une conspiration visant à destabiliser Henri Beauclerc. Elle est restée célèbre sous le nom de conspiration de la Croix Saint Leufroy.

C'est une défaite cuisante des rebelles face à la toute puissance du fils du Conquérant.

1204 :

Philippe Auguste est maître de la Normandie. Jean Sans Terre décide alors de démanteler ses principales forteresses, notamment Montfort et Moulineaux (sur la Seine).

Le château est situé au sommet de l'escarpement qui domine le bourg. Il assure le contrôle de la route allant de Pont Audemer à Brionne.

Les Basse-Cours :

Utilisée comme ouvrage avancé, la première basse cour se situe au nord du site. Elle est entourée d'un vaste fossé.

Au sud, la seconde basse cour est située face au plateau. Elle est également entourée d'un fossé et protégée par un talus renforcé par un mur maçonné.

La Haute-Cour :

Protégée par une enceinte maçonnée, elle contient notamment le donjon et la chapelle castrale, qui se situait probablement dans l'un des étages supérieurs de la tour porte.

La Tour Porte Saint Nicolas :

Orientée plein Est, il s'agit de l'entrée de la Haute-cour. Elle est construite en pierre de silex et calcaire. On y accédait par un pont enjambant les douves.

Les spécialistes pensent que l'entrée du complexe castral ne se trouvait pas dans l'axe de la Tour Porte, ce qui l'aurait rendu trop vulnérable.

Le Donjon :

Daté de la première moitié du XIIe siècle, c'est actuellement la face orientale du donjon qui est la mieux dégagée.

De plan quadrangulaire, seule ses parties basses sont conservées. L'édifice est muni de trois contreforts sur chacune de ses faces.

Ses dimensions sont de 18 x 16 mètres. Ses murs atteignent par endroits cinq mètres de haut, pour une épaisseur de 2,80 mètres.

L'enceinte castrale :

Flanquée de six tours, la courtine est constituée de maçonneries de silex, alternant avec des assises en pierre de taille calcaire.

Trois des six tours sont de plan carré (plus précisément pentagonale). Elles sont situées aux angles Nord Ouest, Nord Est et Sud Est.

Sur l'angle Nord de la courtine se voit encore en son milieu deux tours de plan semi-circulaire. De nos jours, il n'en reste que leurs bases.

La courtine était renforcée par des poutres de bois, telle la Tour Nord Ouest, afin d'empêcher les dislocations des maçonneries.

Photo

La Tour Pentagonale :

Située à l'angle Nord Est, elle possède de très beaux restes de parement et une archère desservant le pied des douves.

Les chaînages de pierre sont similaires à ceux rencontrés sur d'autres forteresses anglo-normandes de cette période.

2009